23 juillet 2008
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20:10
Trek jour 1, 17 km, 5h30 de marche
Après 1h45 de minibus, nous arrivons au village de Xidang, à 2600m d’altitude, point de départ du trek de 3 jours que nous entreprenons dans le parc naturel de Meili. Nous ne prenons pas de guide, car il parait que le sentier est bien indiqué. Et effectivement, il est très difficile de se perdre. On part d’un bon pied pour une rude montée jusqu’à un col à 3720m. On met 3h30 pour grimper, et je peux vous dire qu’on en bave !! En plus il se met à pleuvoir, on ne voit absolument pas les montagnes autour de nous et le chemin est très boueux… mais qu’est-ce qu’on fout là !! Une fois au sommet, il nous faut redescendre pendant 1h30 jusqu’au village de Yuben (3150m), où nous trouvons une guesthouse pour passer la nuit. Pendant tout le trajet sous la pluie et le froid, je fantasme sur la douche chaude que j’aurai bien mérité. Malheureusement, la guesthouse n’a qu’un système de chauffage solaire… ce sera donc pour une autre fois ! Vous l’aurez compris, le confort ici est très rudimentaire, mais l’ambiance est sympa. Nous sommes les seuls occidentaux à la guesthouse, et n’en avons pas croisé d’autres en chemin aujourd’hui. Il semble que ce coin ne soit connu que des chinois assez aventureux pour sortir des groupes organisés. Allez, il est 21h, c’est pas tout ça mais on a une dure journée qui nous attend demain. Espérons que le temps soit plus clément !
L'arrivée au sommet nous rappelle que nous sommes sur un lieu sacré (on retrouve ces banderoles tibétaines sur de nombreux temples)
Renaud fait sa toilette en bonne compagnie ;-)
Trek jour 2, 24 km, 7h30 de marche
6h15 : j’aurais bien dormi encore un peu, mais les chinois autour de moi sont en ébullition. Il parait que le ciel est dégagé et qu’on peut voir le soleil se lever derrière les montagnes en face de nous. Bon… ben faut se lever pour voir ça alors ! Effectivement le spectacle est très chouette. Après avoir avalé un rapide petit-dej, nous nous mettons en route avec 3 chinois avec qui nous avons sympathisé la veille : Mei, qui adore le cinéma français et plus particulièrement Sophie Marceau (son pseudo sur MSN, c’est Fanfan !!), Michelle, qui se lève la nuit pour suivre le Tour de France et Fu, qui s’est choisi un nom anglais hors du commun : « genius talent ». Les 20 minutes de plat passent beaucoup trop vite pour laisser la place à une rude montée de 2h30 jusqu’au « base camp » où nous faisons une pause déjeuner. Ensuite, c’est encore 1h de montée très raide pour atteindre un lac de glace perché à plus de 4000m d’altitude. Nos (gros) efforts sont bien récompensés car l’endroit est sublime : un lac au pied d’un glacier, entouré de petits monticules de pierres construits par les chinois qui y déposent leurs vœux et espèrent qu’ils se réaliseront. Ce lac est sacré pour eux, il est donc interdit de s’y baigner. Remarquez, vu que des petits icebergs flottent à la surface, je n’ai pas franchement envie de piquer une tête.
La descente, après les efforts fournis pour grimper, est un supplice pour les jambes : 3 heures à forcer sur des cuisses déjà tétanisées, les genoux et les chevilles qui semblent prêts à craquer à chaque pas… l’horreur !! Et là, ne me demandez pas pourquoi, j’ai l’image du Blond de Gad El Maleh qui surgit dans ma tête (vous savez, celui qui sait manger son sandwich sans faire tomber la tomate…) : « Enfin je ne vois pas pourquoi tu râles : il suffit d’être bien plié sur les cuisses et souple sur les chevilles et ça descend tout seul ». C’est ça, oui !! Mais mon cher mari a une autre théorie : selon lui, il vaut mieux trottiner en descente plutôt que d’essayer de retenir ses pas. Et je dois dire qu’il n’a pas tort. Et me voilà, moi qui ai terminé avant-dernière de mon collège à la course d’endurance en 1993 (et je ne vous parle pas du sprint final pour éviter de finir dernière… ) en train de courir en tentant d’éviter tous les pièges du chemin : cailloux qui roulent sous les pieds, boue qui colle aux semelles, branches qui s’accrochent aux lacets etc. A posteriori, c’était plutôt marrant ! Ce qui est certain, c’est qu’on a bouclé cette journée beaucoup plus vite que bien des chinois qui reviennent plusieurs heures après nous à la guesthouse. Aujourd’hui nous avons parcouru 24km… je suis vannée !!
Le fameux lac, au pied d'un glacier à 4000m
Boueux, vous avez dit boueux ??
Heureusement, la beauté des paysages compense tous les "inconvénients" du parcours

Trek jour 3, 31 km, 8h30 de marche
C’est pas possible je ne vais pas y arriver. C’est ce que je me dis ce matin en me levant. C’est une très grosse journée qui nous attend : d’abord un aller-retour jusqu’à une cascade sacrée, puis le retour jusqu’au village de Xidang. Je suis à deux doigts de laisser tomber la première partie et d’attendre tranquillement Renaud et nos amis chinois à la guesthouse. Et puis finalement je me laisse tenter… c’est juste une question de volonté après tout, non ?? Ce n’est pas vraiment ce que disent mes jambes cependant. Nous mettrons environ 3 heures pour monter jusqu’à la cascade. Le spectacle, finalement, ce n’est pas la chute d’eau qui n’a rien d’exceptionnel, mais plutôt le comportement des chinois. Leur tradition veut qu’ils passent 3 fois sous la cascade pour que la chance les accompagne. Et c’est ce qu’ils font, à près de 4000 mètres d’altitude, sous une eau glacée, en hurlant et en sautant dans tous les sens. On passe une bonne demi-heure en haut, avant d’attaquer la redescente vers la guesthouse pour le déjeuner (où nous retrouvons d’ailleurs Mercedes et Erwin, que nous avions rencontrés pendant le trek dans les gorges du tigre).
Ensuite il faut se remettre en route et là je peux vous assurer que je n’en mène pas large car mes jambes n’en peuvent vraiment plus. En plus, la plupart des chinois prennent des chevaux pour rentrer ! Et le pompon, c’est l’américain perché sur son canasson qui nous voit peiner dans la monter et qui nous lance « vous feriez mieux de prendre un cheval, c’est à plus de 17 km ! ». Ben je sais abruti… tu crois que j’ai été parachutée ici ou quoi ?? J’ai une énorme envie de lui répondre, mais je me retiens, préférant concentrer mes forces sur ma respiration. Moins de 4h plus tard, plus rapidement que la plupart des chevaux que nous avons doublés en route, nous voici parvenus à Xidang. 1h30 de minibus plus tard, nous revoilà à Feilais, notre point de départ. Nous sommes exténués, mais vraiment contents de ces 3 jours. Nous avons vu de superbes paysages, loin de la foule et du bruit des villes chinoises, tout en rencontrant des personnes très sympathiques. Vraiment, on a adoré !
La cascade sacrée, près d'un autre glacier
Et les chinois qui gambadent sous l'eau tout habillés

Une dernière photo pour la route !
Après 1h45 de minibus, nous arrivons au village de Xidang, à 2600m d’altitude, point de départ du trek de 3 jours que nous entreprenons dans le parc naturel de Meili. Nous ne prenons pas de guide, car il parait que le sentier est bien indiqué. Et effectivement, il est très difficile de se perdre. On part d’un bon pied pour une rude montée jusqu’à un col à 3720m. On met 3h30 pour grimper, et je peux vous dire qu’on en bave !! En plus il se met à pleuvoir, on ne voit absolument pas les montagnes autour de nous et le chemin est très boueux… mais qu’est-ce qu’on fout là !! Une fois au sommet, il nous faut redescendre pendant 1h30 jusqu’au village de Yuben (3150m), où nous trouvons une guesthouse pour passer la nuit. Pendant tout le trajet sous la pluie et le froid, je fantasme sur la douche chaude que j’aurai bien mérité. Malheureusement, la guesthouse n’a qu’un système de chauffage solaire… ce sera donc pour une autre fois ! Vous l’aurez compris, le confort ici est très rudimentaire, mais l’ambiance est sympa. Nous sommes les seuls occidentaux à la guesthouse, et n’en avons pas croisé d’autres en chemin aujourd’hui. Il semble que ce coin ne soit connu que des chinois assez aventureux pour sortir des groupes organisés. Allez, il est 21h, c’est pas tout ça mais on a une dure journée qui nous attend demain. Espérons que le temps soit plus clément !


Trek jour 2, 24 km, 7h30 de marche
6h15 : j’aurais bien dormi encore un peu, mais les chinois autour de moi sont en ébullition. Il parait que le ciel est dégagé et qu’on peut voir le soleil se lever derrière les montagnes en face de nous. Bon… ben faut se lever pour voir ça alors ! Effectivement le spectacle est très chouette. Après avoir avalé un rapide petit-dej, nous nous mettons en route avec 3 chinois avec qui nous avons sympathisé la veille : Mei, qui adore le cinéma français et plus particulièrement Sophie Marceau (son pseudo sur MSN, c’est Fanfan !!), Michelle, qui se lève la nuit pour suivre le Tour de France et Fu, qui s’est choisi un nom anglais hors du commun : « genius talent ». Les 20 minutes de plat passent beaucoup trop vite pour laisser la place à une rude montée de 2h30 jusqu’au « base camp » où nous faisons une pause déjeuner. Ensuite, c’est encore 1h de montée très raide pour atteindre un lac de glace perché à plus de 4000m d’altitude. Nos (gros) efforts sont bien récompensés car l’endroit est sublime : un lac au pied d’un glacier, entouré de petits monticules de pierres construits par les chinois qui y déposent leurs vœux et espèrent qu’ils se réaliseront. Ce lac est sacré pour eux, il est donc interdit de s’y baigner. Remarquez, vu que des petits icebergs flottent à la surface, je n’ai pas franchement envie de piquer une tête.
La descente, après les efforts fournis pour grimper, est un supplice pour les jambes : 3 heures à forcer sur des cuisses déjà tétanisées, les genoux et les chevilles qui semblent prêts à craquer à chaque pas… l’horreur !! Et là, ne me demandez pas pourquoi, j’ai l’image du Blond de Gad El Maleh qui surgit dans ma tête (vous savez, celui qui sait manger son sandwich sans faire tomber la tomate…) : « Enfin je ne vois pas pourquoi tu râles : il suffit d’être bien plié sur les cuisses et souple sur les chevilles et ça descend tout seul ». C’est ça, oui !! Mais mon cher mari a une autre théorie : selon lui, il vaut mieux trottiner en descente plutôt que d’essayer de retenir ses pas. Et je dois dire qu’il n’a pas tort. Et me voilà, moi qui ai terminé avant-dernière de mon collège à la course d’endurance en 1993 (et je ne vous parle pas du sprint final pour éviter de finir dernière… ) en train de courir en tentant d’éviter tous les pièges du chemin : cailloux qui roulent sous les pieds, boue qui colle aux semelles, branches qui s’accrochent aux lacets etc. A posteriori, c’était plutôt marrant ! Ce qui est certain, c’est qu’on a bouclé cette journée beaucoup plus vite que bien des chinois qui reviennent plusieurs heures après nous à la guesthouse. Aujourd’hui nous avons parcouru 24km… je suis vannée !!




Trek jour 3, 31 km, 8h30 de marche
C’est pas possible je ne vais pas y arriver. C’est ce que je me dis ce matin en me levant. C’est une très grosse journée qui nous attend : d’abord un aller-retour jusqu’à une cascade sacrée, puis le retour jusqu’au village de Xidang. Je suis à deux doigts de laisser tomber la première partie et d’attendre tranquillement Renaud et nos amis chinois à la guesthouse. Et puis finalement je me laisse tenter… c’est juste une question de volonté après tout, non ?? Ce n’est pas vraiment ce que disent mes jambes cependant. Nous mettrons environ 3 heures pour monter jusqu’à la cascade. Le spectacle, finalement, ce n’est pas la chute d’eau qui n’a rien d’exceptionnel, mais plutôt le comportement des chinois. Leur tradition veut qu’ils passent 3 fois sous la cascade pour que la chance les accompagne. Et c’est ce qu’ils font, à près de 4000 mètres d’altitude, sous une eau glacée, en hurlant et en sautant dans tous les sens. On passe une bonne demi-heure en haut, avant d’attaquer la redescente vers la guesthouse pour le déjeuner (où nous retrouvons d’ailleurs Mercedes et Erwin, que nous avions rencontrés pendant le trek dans les gorges du tigre).
Ensuite il faut se remettre en route et là je peux vous assurer que je n’en mène pas large car mes jambes n’en peuvent vraiment plus. En plus, la plupart des chinois prennent des chevaux pour rentrer ! Et le pompon, c’est l’américain perché sur son canasson qui nous voit peiner dans la monter et qui nous lance « vous feriez mieux de prendre un cheval, c’est à plus de 17 km ! ». Ben je sais abruti… tu crois que j’ai été parachutée ici ou quoi ?? J’ai une énorme envie de lui répondre, mais je me retiens, préférant concentrer mes forces sur ma respiration. Moins de 4h plus tard, plus rapidement que la plupart des chevaux que nous avons doublés en route, nous voici parvenus à Xidang. 1h30 de minibus plus tard, nous revoilà à Feilais, notre point de départ. Nous sommes exténués, mais vraiment contents de ces 3 jours. Nous avons vu de superbes paysages, loin de la foule et du bruit des villes chinoises, tout en rencontrant des personnes très sympathiques. Vraiment, on a adoré !



