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13 août 2008 3 13 /08 /août /2008 21:07
Voici donc le récit de notre découverte de l’ile de Pâques. Un premier article pour les 3 premiers jours, le reste suivra très vite…

Jour 1

Il est environ midi lorsque nous arrivons à Hanga Roa, seul village de cette ile de Pâques qui ne compte que 4 000 habitants. A la descente de l’avion, la plupart des touristes sont accueillis par les propriétaires des hôtels dans lesquels ils ont réservé (avec un collier de fleur). Et nous ? Ben…non, pas nous car on n’a rien réservé :-(
Nous nous éclipsons discrètement pour aller à la recherche d’une chambre sympa et pas trop chère (les prix sont bien plus élevés que sur le continent !). Antoine, le propriétaire de la Guesthouse que nous avons choisi après avoir cherché quelques infos sur Internet, est tout surpris de nous voir débarquer chez lui. Apparemment ici peu de gens arrivent sans avoir réservé. Mais nous trouvons une chambre toute simple dans une petite maison avec cuisine à disposition. Impeccable pour 6 jours !
Le temps est gris pour cette première après-midi et nous décidons de rester près du village. Un petit tour sur le port pour voir à quoi ressemble le village, une rapide expédition au « supermarché » pour acheter de quoi survivre dans les prochains jours et la journée est déjà finie. Le soir, nous prenons un thé avec Antoine et Lolita, les gérants de la pension, et avec Christelle une française qui est là depuis une grosse semaine. L’ambiance est vraiment sympa ici !

Jour 2

Ce matin, il fait gris à nouveau et je suis d’humeur grognonne. Lorsqu’il se met à pleuvoir vers 11h, je passe en mode « ralage » : fichue météo ! temps pourri ! on était mieux en Asie, au moins il faisait chaud ! Mais quelques minutes plus tard je me tais (« enfin »… dirons certains !) : je viens d’arriver devant nos tous premiers moais, ces statues érigées mystérieusement entre le VII et le XVII ème siècle par ce peuple unique que sont les Rapa Nui (Rapa Nui étant le nom originel de l’ile de Pâques, en langage local avant que l’ile ne soit rebaptisée par les espagnols). Si le soleil n’est pas au rendez-vous, l’émotion, elle est bien là. Nous aimons particulièrement le sage qui trône seul à côté des autres, avec son chapeau et ses yeux (c’est l’un des seuls moais dont les yeux ont été restaurés).

Nous poursuivons notre route en longeant la côte ouest de l’ile. Sur notre gauche, des falaises volcaniques en roche noire fouettées par les vagues de l’océan pacifique. Sur notre droite, un paysage vallonné et quelques vaches qui paraissent sur les flancs des volcans. A deux reprises, nous croisons des groupes de chevaux qui galopent, apparemment sans maitre. Le soleil peu à peu fait son apparition, jusqu’à faire disparaitre le moindre nuage à partir de 14h. Nous sommes seuls sur le chemin, nous croisons à peine quelques voitures. Vraiment, je me demande (et je m’en réjouis !) où sont passés tous les touristes qui étaient dans l’avion avec nous.

Alors qu’il n’y a qu’un chemin à suivre, nous trouvons le moyen de nous perdre : à vouloir longer les falaises, nous avons tout simplement raté une plateforme avec des moais. Oui, mais à notre décharge, ils étaient renversés ! En fait, la grande majorité des moais sont à terre. Moins d’une cinquantaine d’entre eux ont été restaurés et remis en place sur leur plateforme. On marche environ 2 heures de plus qu’on aurait du, et nous devons enjamber plusieurs clôtures de barbelés et passer entre les vaches placides pour rejoindre le sentier. Se perdre dans cet environnement, c’est juste génial !

Après l’exploration de la grotte (immense !) Ana Te Pahu, nous arrivons au site de l’ahu Akivi, où sont érigés 7 beaux moais, les seuls orientés face à la mer. Sous la lumière dorée du soleil, c’est superbe. On se sent tout petit devant les mystères de l’histoire et de telles croyances si éloignées des nôtres !

Vers 18h, nous pressons un peu le pas car il parait qu’il y a un joli coucher de soleil à observer depuis Tahai (le premier site que nous avons visité ce matin). Ah tiens, ils sont ici ces touristes dont je parlais tout à l’heure ! Malheureusement, les nuages à l’horizon obscurcissent le ciel et nous ne verrons pas le soleil se coucher. Dommage !

Jour 3

Aujourd’hui nous décidons de faire le tour de l’ile pour découvrir les sites un peu plus éloignés. Voiture ? scooter ? voiture ? scooter ? Nous hésitons pas mal entre les 2 : le scooter est moins cher et plus sympa, mais s’il pleut c’est tout de suite moins drôle… Finalement, nous décidons de défier la météo et optons pour un scooter. Un choix que nous ne regretterons pas du tout, même quand nous devrons nous planquer sous notre parapluie et derrière un moai (sans le toucher) pour éviter d’être complètement détrempés par une bonne averse en milieu de journée.

Nous commençons par traverser l’ile de part en part : 17 km du nord au sud, ce n’est pas bien long ! Nous faisons une première halte (et une première pause sandwich) sur la jolie plage d’Anakena. Le décor est idyllique : une anse aux eaux turquoises, du sable fin, des cocotiers et 5 moais qui veillent sur le tout du haut de leur plateforme. C’est l’un des seuls endroits de l’ile qui présente ce paysage, et nous sommes sous le charme.

Ensuite, après quelques autres plateformes, et 15 autres merveilleux moais sur le site de l’ahu Tongariki, nous débouchons au pied du volcan Rano Raraku. Pour nous, c’est le meilleur moment de ces 5 jours sur l’ile. C’est dans ce volcan que les Rapa Nui construisaient les moais, directement taillés dans la roche. Une tranchée était creusée de chaque côté de la statue afin que le ouvriers puissent travailler. Ici, la frénésie de construction des moais qui a enflammé l’ile avant son déclin prend tout son sens : ce sont des centaines de moais qui sont dispersés sur les flancs et dans le cratère du volcan. C’est très impressionnant. Certains ont été entièrement découverts par les archéologues, d’autres sont encore à demi-enfoui dans la terre, seules les têtes émergeants dans un spectacle surréaliste. Beaucoup de statues ne sont pas terminées, encore fièrement accrochées à la roche, témoignage poignant d’une page d’histoire qui nous échappe. Oui, je sais, c’est un peu lyrique… mais ce n’est pas facile de décrire ce que nous ressentons sur ce site. J’aurais aimé rester une journée de plus rien que pour pouvoir revenir y passer quelques heures. Je crois que je ne m’en lasserai pas…

Mais nous nous arrachons de ce spectacle pour rentrer avant la nuit. La soirée se passe tranquillement. Ca fait tout drôle de cuisiner ! Je rassure tout de suite ceux qui me connaissent, nous nous sommes contentés de pates avec de la sauce tomate en boite. Il y a des choses qui ne changent pas si facilement !







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