Le ciel est d’un bleu étincelant aujourd’hui, le soleil est brulant. C’est une superbe journée qui s’annonce à Phnom Penh. Nous sommes arrivés hier en bus, et avons retrouvé avec grand plaisir Sophie, avec qui nous avions fait un bout de chemin au Myanmar. Au programme de notre après-midi et soirée « revival » hier : une balade au marché central, une bonne bière et un petit resto dans l’un des quartiers « routards » de la ville. Notre guesthouse, avec sa terrasse sur pilotis sur le lac, ses gros fauteuils et sa table de billard (c’est la Number 9 guesthouse pour ceux que cela intéressent), invite à la détente. Mais on est bien décidé à se reprendre en main et à se bouger un peu.
Ce matin, on lézarde un peu sur la terrasse en prenant notre petit-dej avec Sophie, puis vers 10 heures on décolle enfin. D’un coup de tuk-tuk, on dépose Sophie à la gare routière (elle a prolongé d’une journée son séjour dans la capitale pour nous voir, mais à présent elle poursuit son périple en direction de Siem Reap) et quelques minutes plus tard nous nous arrêtons devant le palais royal. Sur le guide, j’avais lu rapidement qu’il y a une pagode d’argent et je m’étais dit « tiens, ça va changer un peu, d’habitude elles sont dorées ! ». La mauvaise surprise, c’est que l’entrée du palais royal, dans lequel se trouve cette pagode, coute quand même plus de 6$ (pus cher que notre chambre d’hôtel !). Et le pire, c’est que la pagode en argent… n’est pas une pagode en argent ! En fait il s’agit d’un temple dont le sol est recouvert de dalles d’argent. Mais pour les protéger, le sol est recouvert d’une épaisse moquette… seules quelques dalles restent visible. Quelle déception ! D’autant que le palais en lui-même se visite assez rapidement et ressemble de très très près au palais royal de Bangkok. Bref… ce n’était pas la meilleure idée du jour.
A 16h changement de décor et surtout changement d’ambiance : nous entrons dans le musée Tuol Sleng. Autrefois un lycée, le bâtiment a été transformé par les troupes de Pol Pot en prison haute sécurité, appelée S-21. Ce fut très vite le plus grand centre de détention et de torture du pays. En 4 ans, environ 17 000 personnes y ont été emprisonnées puis assassinées dans un camp d’extermination un peu plus loin. La visite du musée est assez poignante : les Khmers Rouge conservaient minutieusement les informations sur les détenus. Ce sont donc des centaines de photos qui sont affichées sur les murs nus de l’ancien lycée. En traversant les minuscules cellules, et en passant devant les salles de torture, on ne peut qu’être ému. A l’entrée du musée, un panneau indique « interdiction de rire »… je crois qu’il n’était pas utile de le préciser…
Un petit coup d’histoire pour la route : les Khmers Rouge ont pris le pouvoir en avril 1975 en reversant le gouvernement soutenu par les Etats-Unis. Dès leur prise de pouvoir, ils ont supprimé la monnaie et ont vidé la ville de Phnom Penh de ses habitants en 3 jours, envoyant des dizaines de milliers de personnes sur les routes. Seul le travail dans les champs comptait pour eux. Ils ont fait régner la terreur sur le pays, en torturant et massacrant des familles entières, et provoquant des famines terribles. On estime qu’environ 2 millions de cambodgiens, soit ¼ de la population à l’époque, ont péri pendant les 3 ans et 8 mois qu’a duré le régime des Khmers Rouge. Ils ont été renversés par l’armée vietnamienne début 1979. Pol Pot s’est réfugié en Thaïlande, où il est mort en 1998. Le procès des dirigeants Khmers Rouge n’a toujours pas eu lieu, et les cambodgiens attendent toujours que justice soit faite, ou qu’au moins toute la lumière soit faite sur cette période terrible.
Treistement banal... c'est l'impression que donne ce lycee dans lequel tant d'atrocites ont ete commises
ca se passe de commentaire...